LATULIPPE Gilles
- Détails
- Catégorie : Régions du Québec
# 000179
Naissance: 31 août 1937
Décès: 23 septembre 2014 à l'âge de 77 ans
Ville de naissance: Montréal, Québec, Can
Ville de décès: Montréal, Québec, Can
Lieu d'inhumation: Montréal, Québec, Can
Mes hommages
SOPHIE PRÉGENT, PRÉSIDENTE DE L’UNION DES ARTISTES
«Comédien prolifique et homme d'affaires visionnaire, Gilles Latulippe a su susciter l'engouement du public pour les variétés. Gilles Latulippe a su toucher les gens, les faire rire pendant plus de 50 ans, autant sur scène, dans les cabarets, au théâtre – on n'a qu'à penser à l'institution qu'a été le Théâtre des variétés – et dans de nombreuses émissions de télévision, comme Symphorien, pour ne nommer que celle-ci. La liste est longue. Mais je dirais que Gilles Latulippe a donné ses lettres de noblesse au burlesque. La mort de Gilles crée un vide immense dans le milieu culturel. Nous perdons un pionnier et un pilier de l'humour au Québec. Ce sentiment de pérennité apporte, je l'espère, un peu de baume à sa famille et à ses proches.»
HÉLÈNE DAVID, MINISTRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS:
«C'est une grosse tristesse et une bien drôle de journée. C'est impossible de passer sous silence la perte d'un immense talent et de son immense apport à la culture depuis 55 ans. Il jouait encore au théâtre cet été. Il a dirigé pendant 33 ans le Théâtre des variétés et il a joué dans à peu près tous les téléromans. C'était un être généreux et extrêmement gentil. C'est un grand Québécois qui a reçu tous les honneurs. C'est un homme qui a consacré sa vie à faire un travail exceptionnel au niveau de la comédie et en ce qui concerne la culture en général. C'est un grand Québécois qu'on perd.»
PHILIPPE COUILLARD, PREMIER MINISTRE DU QUÉBEC:
«C’est quelqu’un qui a mis de la joie et du bonheur dans le cœur des gens pendant des années au Québec. C’est un homme profondément sincère, préoccupé des gens, quelqu’un de très simple également dans sa façon d’interagir avec la population. Au nom du gouvernement, je voudrais transmettre toutes mes condoléances à la famille de M. Latulippe et l’assurer, ainsi qu’à tous les Québécois, qu’on garde un souvenir ému de Gilles Latulippe et de sa contribution au Québec.»
PIERRE NANTEL, PORTE-PAROLE DU NPD EN MATIÈRE DE PATRIMOINE:
«Figure de proue de la culture populaire, Gilles Latulippe a marqué l'imaginaire et fait rire bien des générations de Québécois. Grâce à son immense talent, il a contribué à jeter les bases de l'âge d'or de l'humour au Québec. Respecté de tous, le comédien derrière Symphorien Laperle aura côtoyé les plus grands acteurs d'ici. De Janine Sutto à Fernand Gignac, en passant par Jean-Louis Millette, Roger Giguère, Olivier Guimond, Béatrice Picard et Suzanne Lapointe. Tous ceux qui ont travaillé avec lui ont reconnu un grand homme de théâtre avec un sens du comique inégalé. Gilles Latulippe a été un grand humoriste, un professionnel hors pair et un artiste respecté de tous. Comédien, humoriste et producteur prolifique, il faisait rire encore cet été grâce à son théâtre d'été à Drummondville. Son légendaire Théâtre des variétés porte aujourd'hui son nom: le La Tulipe! On se souviendra longtemps de toi Gilles!»
BENOIT BRIÈRE, COMÉDIEN ET METTEUR EN SCÈNE:
«Gilles Latulippe, c’est un mentor, un maître à penser, un grand des grands comme il nous en reste peu. J’ai eu l’occasion de le côtoyer en travaillant lors de la série Cher Olivier. Il est venu nous coacher et nous interpréter la façon de faire très burlesque, qui est un art en soi. Ça prend un talent gigantesque, ce qu’il avait. On a eu une relation du genre '"père spirituel", qui était pour moi très importante. Au tout début de la série sur Olivier Guimond, sur la scène du Théâtre des variétés, il fallait jouer une scène du Capitaine Bonhomme. Gilles était dans les premières rangées, il est arrivé avec une housse dans laquelle il y avait l’authentique costume de Freddy Washington, que j’ai eu le privilège de porter pour le tournage de cette scène-là. C’est un homme d’une grande générosité, d’un grand respect pour son public et pour les gens du milieu. La relation avec certains membres de l’"élite" qu’il a vécue, comme M. Guimond, ce genre de snobisme, le public n’en avait rien à cirer et était présent à ses spectacles. S’il y en a un qui peut se vanter d’avoir rempli ses salles au Québec soir après soir, c’est bien Gilles Latulippe. Gilles Latulippe, ce qui l’inspirait sur scène, c’est le respect et l’amour du public.»
FRANÇOISE DAVID, PORTE-PAROLE DE QUÉBEC SOLIDAIRE:
«Au nom de Québec solidaire, je tiens à saluer la grande contribution de M. Latulippe à la comédie et au rayonnement de la culture francophone. Doté d'un sens du spectacle hors du commun, M. Latulippe a su égayer les Québécois et les Québécoises au petit écran, sur les planches et comme directeur artistique. Impossible d'oublier le Théâtre des variétés, nommé La Tulipe en l'honneur de Gilles Latulippe qui a dirigé l'établissement pendant 33 ans. Gilles Latulippe jouait jusqu'à tout récemment à son théâtre d'été de Drummondville pour une 20e année consécutive. Le Québec perd aujourd'hui un comédien hors pair. Son talent en aura inspiré plus d'un.»
DENIS CODERRE, MAIRE DE MONTRÉAL:
«Il a fait de moi un rebelle. Le soir, nos parents voulaient qu’on aille se coucher, mais on se levait pour aller écouter Cré Basille. Merci à Gilbert Rozon et au Festival Juste pour rire de lui avoir rendu hommage cet été. Gilles Latulippe faisait partie des Olivier Guimond et autres. Les bien-pensants le regardaient de haut souvent. Ce qui est venu me chercher, c’est cette ovation de sept-huit minutes qu’il a reçue cet été au Festival. On aura eu le temps de remercier décemment la carrière de Gilles Latulippe. Je vous annonce qu’on va mettre les drapeaux en berne. On parle déjà avec la famille et probablement que M. Latulippe sera en chapelle ardente à l’hôtel de ville. Pour moi, Gilles Latulippe est une inspiration. On a connu Symphorien, Cré Basille, Les démons du midi, qu’on allait écouter à l’heure du midi pendant l’école. Gilles Latulippe était un raconteur extraordinaire. Il est un peu l’initiateur de l’improvisation. Tout le monde a un souvenir de Gilles Latulippe. Avec le théâtre d’été, il y avait une culture populaire, mais ce n’était pas toujours bien vu par les officines. Par contre, je crois qu’on a tous reconnu son apport important pour la culture québécoise.»
ROGER GIGUÈRE, COMÉDIEN ET AMI:
«J’ai connu Gilles Latulippe avant le Capitaine Bonhomme, ce qui remonte à 50 ans. J’apprends le décès d’un grand "chum". Je savais qu’il était malade. C’est une grande perte pour moi et pour le Québec. Gilles, c’est un peu l’histoire du "show-business" au Québec. Avec le frère Nolasque, notamment. J’ai fait 13 ans de théâtre d’été avec lui, à Drummondville. On s’amusait beaucoup. Il avait un respect du public comme je n’ai jamais vu. Gilles Latulippe était magique: quand il entrait sur scène, les gens du public changeaient d’humeur tout de suite. Il était l’enfant chéri du Québec, de tous les gens qui venaient le voir. On l’appelait "Ti-Gilles". Gilles a tenu le Théâtre des variétés à bout de bras pendant 33 ans, sans subvention, à faire vivre plusieurs comédiens. Je regrette beaucoup son départ, c’était l’un de mes amis, ce sera toujours l’un de mes amis. Je me souviens quand on faisait le Capitaine Bonhomme, on commençait l’émission à 7 h le samedi matin, on enregistrait cinq émissions le même jour. Gilles était un grand travaillant.»
CLAUDE FOURNIER, RÉALISATEUR QUÉBÉCOIS:
«Je savais qu'il n'allait pas bien, mais je n'avais aucune idée qu'il souffrait d'un cancer. Peu de gens le savaient à cause de sa légendaire modestie. Je suis surpris et attristé par cette nouvelle. Gilles, je l'ai connu vraiment à ses tout débuts dans Bousille et les justes quand il jouait le frère Nolasque. Il était le plus jeune de la distribution avec ma femme de l'époque. Même à cette époque-là, et même moi quand j'ai fait Deux femmes en or avec lui, Gilles était plutôt sérieux. J'ai fait un long métrage en 1978 dans lequel il avait un rôle plus long. Je ne sais pas s'il a aimé faire du cinéma. Je ne crois pas que le cinéma rendait justice à tout son talent. Il aurait fallu qu'un réalisateur de talent fasse un grand rôle pour lui, ça l'aurait peut-être accroché. J'ai toujours aimé les comiques comme Gilles.»
PAUL BUISSONNEAU, ACTEUR ET METTEUR EN SCÈNE:
«J’avais monté un spectacle pour le festival des arts dramatiques et je lui avais donné un rôle. On ne voyait que lui, ce qui choquait certains. Il a joué un des chasseurs dans Pierre et le loup. À la fin du spectacle, Gratien Gélinas m’a demandé à lui parler. Il l’a rencontré, et c’est là qu’il l’a engagé pour jouer le frère Nolasque dans la fameuse pièce qu’il montait (Bousille et les justes, fin des années 1950). C’est là que ça a démarré de façon professionnelle grâce à Gratien Gélinas. C’était un gars adorable. Je l’impressionnais beaucoup avec ma maudite voix de Français. Yvon Deschamps me disait qu’il conservait des gags dans une filière. Il ne ressemblait à personne. Il ressemblait à Gilles Latulippe et avait un physique assez spécial. Il était d’une discrétion, c’est un peu ce que je lui ai reproché, mais cela l’a beaucoup servi tout au long de sa carrière.»
JANINE SUTTO, COMÉDIENNE (MADEMOISELLE L'ESPÉRANCE DANS SYMPHORIEN):
«Il était tellement bon, plein de compassion pour tout le monde, toujours discret. Je l'ai vu ces derniers jours, il était très malade, mais encore très lucide. C'était un très bon comédien. Il a ouvert les Variétés et a tenu pendant 35 ans parce qu'il voulait jouer des rôles. C'était un homme d'affaires extraordinaire. Au début, c'est lui qui était mon agent. C'était un être d'une qualité de cœur très très rare. Avec Symphorien, Gilles donnait toujours des idées à (Marcel) Gamache pour le personnage de Mme L'Espérance, pour le bien de l'émission.»
PIERRE MARCOTTE, ANIMATEUR:
«Gilles était des premières des Tannants au début des années 1970, c'est lui qui a trouvé le nom de l'émission. Moi, à l'époque, j'étais à l'animation et à l'information, donc je n'étais pas familier avec ce genre de "showbizz" où on raconte une histoire. J'étais avec Gilles et Paölo Noël, ça a été une école incroyable. Gilles était d'une grande générosité envers ses confrères de travail. S'il pouvait faire en sorte que tu sortes ton épingle du jeu, il le faisait. La collaboration et la complicité qui existaient entre les comédiens sur scène étaient la marque de ce théâtre de vaudeville ou de burlesque. C'était un bon vivant, qui s'était beaucoup impliqué énormément dans le monde artistique avec le Théâtre des variétés.»
JEAN LAPOINTE, ACTEUR:
«C'est terrible, vous ne pouvez pas savoir le chagrin qui m'étouffe. J'ai suivi le cheminement de Gilles Latulippe dans sa maladie en correspondant par courriel avec son fils Oliver, à qui j'offre mes condoléances ainsi qu'à Suzanne. Gilles, c'était un sapré bon homme, toujours discret. On se voyait souvent en Floride, on mangeait avec lui et il ne perdait jamais l'occasion de faire un gag. Quand Jérôme est décédé, des Jérolas, j'ai remonté un autre spectacle et il me disait: c'est toujours les meilleurs qui partent en premiers. Il était généreux, Gilles, c'était tout à fait lui. Quand j'ai remonté un autre spectacle au décès de Jérôme, je lui avais demandé de me louer son studio. Il me l'a prêté et il n'a jamais voulu être payé, il a fini par accepter un tableau.»
MARIO LIRETTE, ANIMATEUR DE RADIO ET COMÉDIEN AUX CÔTÉS DE M. LATULIPPE:
«Gilles Latulippe était le lien entre sa génération et la mienne. Mon idole était Claude Blanchard et tout de suite après venait Gilles Latulippe pour faire le lien. Gilles Latulippe était un bourreau de travail, un gars au talent énorme. Les gens comme lui ont vécu dans la misère, ils ont été élevés en donnant. Gilles Latulippe a toujours travaillé en aidant les jeunes comédiens. Son théâtre a fonctionné pendant une vingtaine d'années avec très peu de moyens.»
JACQUES SALVAIL, COMÉDIEN ET CHANTEUR:
«Le 27 août, nous avons joué ensemble pour la dernière fois dans la pièce Salut cocu! et le lendemain, il entrait à l'hôpital. Deux semaines plus tard, il était aux soins palliatifs. Ça a fait deux ans, le 28 août dernier, qu'il avait reçu ce verdict des médecins; on lui avait dit qu'il lui restait deux ans à vivre et mis à part ses proches, personne n'était au courant, il ne souhaitait pas que ça se sache. C'est bien triste, Gilles a été mon parrain du "show-business" côté théâtral, j'ai joué dans à peu près toutes ses comédies depuis 1983. Ç'a été vraiment un privilège de le connaître et de travailler à ses côtés.»</p>
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